Contrairement aux méthodes de construction traditionnelles qui privilégient des structures avec des murs porteurs maçonnés (en pierre, béton ou brique), la construction légère opte pour des structures porteuses plus légères sous forme de « squelettes » en bois, en métal ou en béton, sur lesquelles sont fixés des systèmes de façades et de cloisons non porteurs. Et ça change tout ! Elle permet de réduire très significativement la consommation de ressources naturelles ainsi que l’empreinte carbone du bâtiment. Quant aux professionnels, ils voient la durée de leurs chantiers se réduire drastiquement et gagnent en productivité. Enfin, les usagers bénéficient d’un plus grand confort et d’une plus grande flexibilité d’occupation.
Différentes réalités dans le monde
La construction légère ne présente pas les mêmes caractéristiques d’un pays à l’autre et c’est ce qui fait sa force. Les raisons et modalités de son adoption diffèrent selon la disponibilité et le coût des matériaux, le niveau de formation des professionnels, la culture durable du pays ou les besoins en résidentiel ou non-résidentiel du marché.
Dans certains pays où elle est encore en phase d’adoption, la construction légère gagne du terrain en s’appuyant sur l’avantage économique qu’elle confère aux projets, en particulier via la réduction des coûts de transport des matériaux, la diminution de la durée des chantiers et l’assemblage simplifié de composants préassemblés. Elle améliore aussi la valeur marchande des bâtiments en optimisant leur efficacité énergétique et en contribuant à limiter leurs coûts d’entretien.
Dans les pays où les initiatives gouvernementales encouragent des solutions plus durables, voire imposent des normes environnementales strictes, la construction légère est choisie pour ses meilleures performances en termes de circularité (consommation des ressources mieux planifiée et optimisée, démontabilité, recyclabilité, réemployabilité) et pour la réduction du carbone et de l’énergie incorporés qu’elle permet. La construction légère réduit aussi la quantité de déchets d’un chantier en ayant recours à moins de matières premières, ou en bénéficiant d’ossatures préassemblées qui permettent une fabrication et un assemblage plus précis hors site.
À LIRE AUSSI : CARBONE OPÉRATIONNEL ET CARBONE INCORPORÉ : LA DOUBLE FACE DU CARBONE
Bois, métal ou béton : quelques pratiques de construction légère
Le recours au bois dans la construction légère est courant dans de nombreux pays d’Amérique du Nord et d’Europe du Nord, où il est une ressource abordable et facilement disponible, et où la gestion des forêts a permis d’assurer la durabilité des solutions utilisées. D’un point de vue énergétique, le recours au bois pour la structure des constructions légères permet une réduction des déperditions au niveau des ponts thermiques, par exemple à la jointure de deux parois.
Autre pratique de prédilection de la construction légère, les systèmes de charpente en acier de faible épaisseur (LGSF), préfabriqués hors site puis facilement transportés et rapidement assemblés, permettant de réaliser des économies de temps et d’argent sur l’ensemble du projet. Sur le plan environnemental, les atouts sont nombreux. Souvent fabriqués à partir de matériaux recyclés, les projets de construction ne nécessitent pas de produire de l’acier neuf. Et en fin de vie d’un bâtiment, ce même acier peut être de nouveau recyclé, favorisant la circularité et la réduction des déchets.
Le béton a lui aussi son rôle à jouer en matière de construction légère. Souvent décrié, il bénéficie de solutions qui le rendent aujourd’hui plus compatible avec les exigences de décarbonation. La société Weber s’est par exemple engagée dans une démarche proactive en réduisant la teneur en ciment dans ses formules grâce aux wasterials. Derrière ce mot composé de waste et de materials (déchets et matériaux, en anglais), se cache une démarche circulaire et vertueuse, qui réduit l’empreinte carbone du béton. L’objectif à horizon 2030 est de remplacer 60 % des ciments par notamment des laitiers de haut-fourneaux issus de la production d’acier, des cendres volantes en provenance de centrales à charbon.
À LIRE AUSSI : Réinventer le béton
Quel avenir pour la construction légère ?
Avec des impacts environnementaux réduits et une circularité accrue, plus modulaires et flexibles, les constructions légères ont tout pour s’imposer. Elles pourraient permettre d’accélérer la course à la décarbonation des activités de construction et de rénovation, et de répondre plus facilement à la demande croissante de logements sains et durables.
Les leviers de son développement dépendent de la réalité de chaque pays, mais des constantes émergent. La construction légère a avant tout besoin d’être mieux connue de l’ensemble des acteurs de la construction et mieux appréhendée via l’acquisition des bonnes compétences. Par ailleurs certains freins mériteraient d’être levés, avec des règlementations plus incitatives, et inscrites dans la durée, une meilleure maîtrise des coûts et des données d’ACV (Analyse du Cycle de Vie) plus accessibles.
À ÉCOUTER AUSSI : A … COMME ACV
Crédits photos: Kristin Spalder / Shutterstock.com; Picxy.com/munna; Stadthaus, Murray Grove. Image fournie par KLH UK; Ecolit Construction Systems
Vous pouvez aussi lire...