Au-delà des émissions de CO₂ issues des activités directes des entreprises, traditionnellement classées dans les scopes 1 et 2, il existe d’autres émissions, celles concernant le Scope 3. Ces émissions dites « indirectes » représenteraient en moyenne 75 % de l'empreinte carbone totale d'une entreprise1. Le point en une infographie.

  • Pour mesurer leur empreinte carbone, les entreprises doivent comptabiliser leurs émissions de gaz à effet de serre selon trois périmètres, appelés « scopes ».
  • Les scopes 1 et 2 concernent respectivement les émissions directes (comme la consommation de carburant des véhicules de l'entreprise) et les émissions indirectes liées à l'énergie (telles que la consommation d'électricité).
  • Le scope 3 englobe, quant à lui, toutes les autres émissions indirectes, en amont et en aval de l'activité, de l'extraction des matières premières par les fournisseurs jusqu'à la fin de vie des produits, en passant par leur transport, leur distribution et leur utilisation.
  • Avec une utilisation dépassant les 300 millions de m² par an, la plaque de plâtre est une solution emblématique de la construction moderne.
    Suivons son parcours pour mieux comprendre les émissions du scope 3.

    • 1. Extraction des matières premières

      L'extraction et la préparation des matières premières marquent le début d'un long parcours d'émissions indirectes dans toute la chaîne de valeur. Cette étape fondamentale englobe l'exploitation des ressources, leur première transformation, et leur transport vers les sites de production. Les émissions proviennent principalement des équipements d'extraction, des procédés de transformation initiale, et des véhicules de transport utilisés par les fournisseurs.

      Dans le cas de la plaque de plâtre, cela se traduit par l'extraction et le concassage du gypse dans les carrières des fournisseurs, la fabrication du papier pour le parement, et la production des différents additifs qui garantissent les performances du produit final.

      Pour réduire l'empreinte carbone de cette première étape, les entreprises disposent de plusieurs leviers :

      • La sélection de fournisseurs locaux permet de réduire significativement les distances de transport. Le choix de partenaires engagés dans une démarche bas-carbone, utilisant des énergies renouvelables ou des procédés innovants, démultiplie l'impact positif.
      • L'intégration de matières premières recyclées réduit la pression sur les ressources naturelles et diminue l'empreinte carbone. Le développement de filières de recyclage dédiées permet d'assurer un approvisionnement stable en matériaux recyclés de qualité.
      • La mutualisation des transports entre fournisseurs, le passage au rail pour les longues distances, et une meilleure planification des approvisionnements peuvent réduire de manière significative les émissions liées au transport des matières premières.
    • 2. Fabrication et transformation

      La fabrication et la transformation engendrent de nombreuses émissions indirectes qui s'ajoutent aux émissions directes du processus de production. Ces émissions Scope 3 proviennent des activités périphériques nécessaires à la fabrication : la production des emballages, la maintenance des équipements, la gestion des déchets industriels, ou encore l'énergie consommée en amont par les fournisseurs d'énergie.

      Pour notre plaque de plâtre, cela se matérialise notamment par les émissions liées à la fabrication des palettes et films d'emballage, à la production de l'électricité consommée par les fournisseurs lors de leurs processus, ainsi qu'au traitement des déchets de production.Ces émissions indirectes pour les étapes « Extraction des matières premières » et « Fabrication et Transformation » représentent environ 79% du Scope 3 total de la plaque*.

      Dans le secteur de la construction, la phase de fabrication offre de nombreuses opportunités de réduction des émissions indirectes :

      • L'éco-conception des emballages permet de réduire significativement leur impact, notamment en utilisant des matériaux recyclés et en optimisant leur dimensionnement.
      • Le choix d'équipements plus performants et leur maintenance préventive contribuent également à réduire les émissions indirectes, tout comme la valorisation des déchets de production dans des filières adaptées.
      • L'engagement des fournisseurs d'énergie dans la transition énergétique joue aussi un rôle crucial. Le développement des énergies renouvelables et l'amélioration de l'efficacité des réseaux de distribution permettent de réduire l'empreinte carbone en amont de la production.
    • 3. Transport et logistique

      Le transport et la logistique constituent un poste majeur d'émissions indirectes qui proviennent des activités de transport réalisées par des prestataires externes : l'acheminement des produits finis vers les centres de distribution, la livraison aux points de vente et aux chantiers, ainsi que le stockage dans les plateformes logistiques intermédiaires.

      Pour notre plaque de plâtre, cela représente concrètement les émissions des camions des transporteurs acheminant les produits depuis les usines, celles des chariots élévateurs dans les plateformes logistiques des distributeurs, et enfin celles des camions livrant sur les chantiers. Le transport génère environ 7% des émissions totales du Scope 3 de la plaque*.

      Le secteur du transport offre plusieurs leviers de réduction des émissions indirectes :

      • L'optimisation des flux logistiques constitue la première solution : optimisation du taux de remplissage des véhicules, mutualisation des flux entre acteurs et favorisation des circuits courts.
      • Le choix des modes de transport représente un deuxième levier majeur, avec notamment le passage au ferroviaire pour les longues distances. Par exemple, un trajet Paris-Lyon pour 30 t de fret émettra 990kg de CO₂ en camion contre seulement 23kg en train ! Pour la distribution finale, l'utilisation de véhicules à faibles émissions (électriques, bioGNV) par les transporteurs permet de réduire drastiquement l'impact carbone des livraisons.
      • La digitalisation de la chaîne logistique ouvre de nouvelles perspectives. Les outils d'optimisation des tournées, la géolocalisation en temps réel et les plateformes collaboratives permettent d'éviter les trajets à vide et de réduire les distances parcourues.
    • 4. Mise en œuvre sur les chantiers

      La mise en œuvre sur les chantiers génère des émissions indirectes significatives, souvent sous-estimées dans le bilan carbone global. Ces émissions de Scope 3 proviennent des activités réalisées par les entreprises de pose et leurs sous-traitants qui ne sont pas sous le contrôle direct du fabricant. On retrouve également ici les émissions liées à la fabrication et au transport des produits associés nécessaires à l'installation (fixations, joints, colles...). Il faut également prendre en compte la collecte et le traitement des déchets de chantier par des prestataires spécialisés.

      Pour notre plaque de plâtre, cela correspond aux émissions des outils électriques utilisés par les plaquistes, à celles liées à la production et au transport des produits de jointoiement, ainsi qu'au traitement des goulottes de découpe. Cette phase d’installation représente environ 10% des émissions totales du Scope 3 de la plaque*.

      La réduction des émissions sur chantier passe par plusieurs actions concrètes :

      • L'optimisation des découpes et la préfabrication en atelier permettent de réduire significativement les déchets.
      • La formation des poseurs aux bonnes pratiques et l'utilisation d'outils adaptés améliorent également l'efficacité de la mise en œuvre.
      • Le tri et la valorisation des déchets de chantier constituent un autre levier majeur, avec la mise en place de filières de recyclage dédiées.
    • 5. Phase d’utilisation

      La phase d'utilisation d'un produit génère des émissions indirectes sur toute sa durée de vie, souvent plusieurs décennies dans le secteur de la construction. Ces émissions de Scope 3 proviennent des activités de maintenance, de réparation et de rénovation réalisées par les occupants ou les professionnels du bâtiment.

      L’utilisation de notre plaque de plâtre ne génère pas directement d'émissions. En revanche, ses propriétés isolantes influencent la consommation énergétique du bâtiment. Selon sa performance thermique, elle peut contribuer à réduire ou augmenter les besoins en chauffage et donc les émissions indirectes associées.

      La réduction des émissions en phase d'utilisation repose principalement sur la durabilité du produit et sa facilité d'entretien. L'amélioration de la résistance aux chocs et à l'humidité limite les besoins de réparation. La conception de systèmes démontables facilite les rénovations partielles plutôt que le remplacement complet.
    • 6. Fin de vie et recyclage

      La fin de vie des produits représente une source significative d'émissions indirectes, impliquant de nombreux acteurs externes dans la chaîne de valeur. Ces émissions de Scope 3 proviennent des opérations de déconstruction, du transport des déchets et de leur traitement dans les centres spécialisés.

      Pour notre plaque de plâtre, cela englobe les émissions des moteurs de démolition, des camions transportant les déchets, ainsi que celles des installations de tri et de recyclage. En l'absence de recyclage, le stockage en installation spécialisée génère des émissions supplémentaires, notamment de méthane. Cette phase de fin de vie contribue à hauteur de 4% des émissions totales du Scope 3 de la plâque*.

      La réduction des émissions de fin de vie s'articule autour de deux axes principaux :

      • La déconstruction sélective, plutôt que la démolition, permet d'optimiser le tri et de faciliter le recyclage.
      • L'intégration de matières premières recyclées réduit la pression sur les ressources naturelles et diminue l'empreinte carbone. Le développement de filières de recyclage dédiées permet d'assurer un approvisionnement stable en matériaux recyclés de qualité.
      • À titre d’exemple, une plaque fabriquée à partir de gypse recyclé consomme 40% d'énergie de moins qu'une plaque issue de matière vierge. De plus le plâtre est recyclable à 100% et à l’infini. En savoir plus

    1 Source : Carbon Disclosure Project (CDP)

    Sources :

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