Archi-folies 2024 :
20 écoles d’architectures françaises s’inspirent des Jeux Olympiques pour donner naissance à des pavillons innovants.

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Le pavillon « Les RAM’EAUX », proposé par l’ENSA Nancy pour la Fédération française d’aviron, déploie une structure réticulaire en bois, incarnant la gestuelle des rameurs en mouvement. La structure en bois massif et en panneaux contreplaqués a été réalisée en suivant un procédé innovant de « stratoconception », exigeant un travail de modélisation numérique avancé.

Décarbonation
Inspiration
Durée de lecture : 6 min 6 min
31/07/2024

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Quand de futurs architectes se frottent à l’esprit des Jeux Olympiques, le dépassement et l’exploit sont au rendez-vous. A la clé, la création de vingt « folies », petits pavillons extraordinaires, où tout incarne le défi et l’innovation au service de plus de durabilité. Découverte des Archi-Folies1.

Dans le cadre des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024, vingt écoles nationales supérieures d’architecture françaises ont réalisé vingt pavillons éphémères, destinés à recevoir chacun une fédération sportive. Situés dans le Parc de la Villette à Paris (France), ces pavillons ou « Archi-Folies », ont permis aux étudiants d’expérimenter des procédés et matériaux innovants au service de plus de durabilité, cela dans le cadre d’une approche pédagogique inédite combinant expérimentation et approche collective. Démonstration avec cinq Archi-Folies mises à la une.

Le projet de l’ENSA Paris-Malaquais pour la Fédération française d’escrime

Le pavillon « AVANT-GARDE », avec ses gradins destinés à assister à des démonstrations d’escrime et sa sous-face en alcôve accueillant un parcours d’exposition, prend en compte l’épuisement des ressources matérielles. L’équipe de conception a identifié des gisements de matériaux de réemploi et déclassés à partir desquels l’édifice est construit : bois massif, panneau de bois contreplaqué et tôle ondulée, ici employée comme élément structurel innovant. Les principes d’assemblage permettront aux matériaux d’être à nouveau utilisés sans être dénaturés. Des plus claires aux plus foncées, les couleurs des tôles marquent la course du soleil et garantissent le maintien d’une température ambiante.

Le pavillon s’inspire du mouvement du fleuret, l’une des armes des escrimeurs, pour déployer ses formes tendues et élancées. Largement ouvert, le pavillon est pensé comme un paysage à deux faces.

Le pavillon conçu par l’ENSA Paris- Est pour la Fédération française de la montagne et de l’escalade

Le Pavillon « ASCENSION », composé de deux éléments en structure bois, rappelle l’ascension effectuée lors de la pratique. La structure de poteaux en treillis qui compose le premier élément atteint un point culminant de 10,80 m. Le second élément, une grande pergola, est composée d’un assemblage de poteaux bois moisés, de treillis bois et d’une protection solaire.

L’équipe a travaillé avec des matériaux biosourcés pour restreindre autant que possible l’usage de l’acier, réduit aux assemblages indispensables à la pérennité de l’édifice. La phase de prototypage a permis de tester à l’échelle 1 les assemblages bois et de faire évoluer le projet en conséquence.

Le pavillon présente deux constructions jumelles mixtes en bois et acier : le mur d’escalade pointe vers le ciel, la pergola abrite un espace d’exposition et d’échange avec un mobilier conçu spécialement pour le pavillon.

À lire aussi : L’architecture doit-elle faire sa révolution ? La vision des lauréats du Global Award for Sustainable Architecture

Le projet de l’ENSA Grenoble pour la Fédération Française de canoë kayak et sports de pagaie

Le pavillon « IMMERSION BLEUTÉE » a été conçu pour immerger les visiteurs dans une ambiance aquatique et leur permettre de ressentir, au moyen de la couleur, de la lumière et des formes, les sensations éprouvées lors de la pratique de canoë kayak. Construite en ossature bois d’épicéa, la structure est habillée de panneaux ajourés en tôles d’aluminium prélaqué, dont la superposition crée des jeux de lumière similaires aux caustiques, motifs lumineux présents à la surface de l’eau. Plusieurs éléments sont réalisés en béton blanc fibré à ultra hautes performances (BFUP) moulé selon des formes sinueuses. La façade comporte une série de hublots qui créent des cadrages, de l’extérieur vers l’intérieur, mais aussi de l’intérieur vers le parc.

Le pavillon a été conçu autour d’expérimentations formelles et plastiques évoquant le mouvement de l’eau. La structure en bois est habillée de panneaux ajourés en tôles d’aluminium, dont la superposition crée des jeux de lumière similaires aux caustiques (motifs lumineux présents à la surface de l’eau).

Le projet de l’ENSA Nancy pour la Fédération française d’aviron

Le pavillon « Les RAM’EAUX » déploie une structure réticulaire en bois, incarnant la gestuelle des rameurs en mouvement. Il est délimité au sol par des poutres, créant des « lignes d’eau » qui organisent le parcours de déambulation. La structure en bois massif et en panneaux contreplaqués a été réalisée en suivant un procédé innovant de « stratoconception », exigeant un travail de modélisation numérique avancé. Cette méthode a permis la création de noeuds d’assemblage complexes, apportant au treillis tridimensionnel ses ondulations singulières. Complètement ouverte en période estivale, cette couverture pourra, à l’avenir, accueillir des parois extérieures permettant ainsi de nouveaux usages tout au long de l’année.

Portée par des poteaux reprenant la figure du skiff, embarcation emblématique de l’aviron, la toiture translucide du pavillon offre un espace scénographique pleinement ouvert sur l’extérieur.

Le projet de l’ENSA et de l’INSA Strasbourg et des élèves Compagnons du devoir du Grand Est pour la Fédération française de triathlon

Le pavillon « Le TRIANGLE » décline la figure du triangle, évoquant symboliquement les trois disciplines de ce sport olympique et paralympique : natation, cyclisme et course à pied. Ses concepteurs ont opté pour l’usage exclusif de bois massif issu de forêts Vosgiennes. Le mode d’assemblage limite le recours à l’acier et favorise la durabilité et le réemploi de la construction. Composée de poteaux de petites sections, la structure supporte une charpente en treillis dont la trame de la sous-face reprend celle du sol du pavillon. Élément phare de l’interprétation architecturale de ce sport en trois actes, la toiture en zinc, telle un plan qui se déplie, est rythmée par des éléments à trois côtés.

Conçu comme un kiosque de 50m² entièrement couvert, le pavillon accueille un meuble central en forme de L pourvu d’écrans et d’espaces de rangement et des équipements sportifs de simulation qui permettent l’initiation au triathlon.


  1. Labellisé Olympiade Culturelle, Archi-Folies 2024 est un projet ambitieux porté et financé par le ministère de la Culture en partenariat avec La Villette, le Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF), le Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, et mis en oeuvre par les 20 Écoles nationales supérieures d’architecture et de paysage (ENSA-P) sous la coordination des Grands Ateliers Innovation Architecture (GAIA) : ENSAP Bordeaux, ENSA Bretagne, ENSA Clermont-Ferrand, ENSA Grenoble, ENSAP Lille, ENSA Lyon, ENSA Paris-Est, ENSA Marseille, ENSA Montpellier ENSA La Réunion, ENSA Nancy, ENSA Paris-Belleville, ENSA Paris-La Villette, ENSA Paris Malaquais, ENSA Paris-Val de Seine, ENSA Saint-Etienne, ENSA Strasbourg, ENSA Toulouse et ENSA Versailles et École Spéciale d’Architecture.

    Il reçoit le soutien de nombreux mécènes : la Caisse des Dépôts (mécène principal), ConstruirAcier et la Maison de la Construction Métallique, la Mutuelle des Architectes Français, Saint-Gobain, Icade, l’Ecole Française du Béton, Betocib, Design Express, Vectorworks, Acces Industrie et Sammode.
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